Les vertus du Jeu de Go
Selon certains, pour jouer au Go il faut savoir compter jusqu’à 2, en référence aux 2 yeux que doit posséder un groupe pour être vivant. Le Jeu de Go est idéal pour se mettre aux mathématiques de manière ludique et accessible. Quelques exemples : dans une course à la capture, il faut également savoir compter les libertés de ses groupes de pierres, autant que celles des pierres adverses. Avant de lancer un Kô, il vaut mieux identifier le nombre de menaces sur le plateau, tantôt pour soi, tantôt pour l’adversaire. Enfin, il est important de faire le compte des points potentiels de chacun pour estimer une avance ou un retard, et pour finir par le décompte des points en fin de partie, en prenant en compte les intersections libres, les pierres mortes, les prisonniers, le komi… Bref, c’est un jeu de calcul par excellence !
Le Go demande au joueur de solliciter sa mémoire à plusieurs étapes. La première consiste à retenir la position des pierres, leur forme, afin de se rappeler celles qui sont bonnes, et celles qui sont défavorables. Ensuite, viennent les séquences classiques et leurs variantes, qui sont retenues grâce à leur usage fréquent. Enfin, il est important de garder en tête certains points complexes du plateau s’ils ne sont pas résolus dans l’immédiat et remis à plus tard, ainsi que le décompte des points au milieu et à la fin de partie.
Les joueurs entraînés sont capables, après avoir joué leur match, de reproduire l’intégralité de leur partie sans avoir besoin d’utiliser de kifu. Les professionnels peuvent le faire après quelques jours, quelques mois, quelques années… Pour les plus aventuriers, une variante, le Go unicolore, propose aux joueurs de jouer avec la même couleur, ce qui nécessite de bien mémoriser les positions des pierres. Encore plus ardu, le Go à l’aveugle est de faire une partie à deux sans utiliser de matériel de Go, en énonçant simplement les intersections choisies !
En somme, le Go ne demande pas d’apprendre par coeur des séquences ou positions : c’est la pratique régulière et l’apparition fréquente de celles-ci qui nous permet de développer des automatismes de mémoire.
Tout comme d’autres jeux de stratégie, le Go demande de prévoir le coup suivant, et même les coups suivants. Ce qu’on appelle la “lecture”, est le fait pour un joueur de visualiser dans son esprit les différentes variations à partir de la situation actuelle du plateau, afin de mettre en place des tactiques qui serviront sa stratégie globale.
En effet, le plateau est très grand, et contrairement aux échecs ou aux dames, il est indispensable de ne pas se focaliser sur les possibles gains locaux, mais bien sur l’ensemble de la partie. Maîtriser le jeu de Go passe avant tout par un détachement du facile et rapide, pour aller vers le grand et complexe. En pratiquant cela, le cerveau transforme peu à peu sa matrice pour l’adapter sur son comportement quotidien, et sa vie de tous les jours.
Jouer au Go, c’est prendre le temps d’imaginer l’avenir, ou les futurs possibles.
Avant tout, le jeu de Go c’est du matériel constitué de matériau nobles et bruts. Le plateau en bois, “goban” traditionnement provenant d’arbres kaya, est travaillé de sorte à obtenir une surface lisse au toucher et agréable au regard. Les pierres, en roche volcanique noire et en coquillage blanc, sont petites et nécessitent de les saisir entre l’index et le majeur afin de les sortir de leur bol. Il devient alors aisé de les poser délicatement sur le plateau, en prenant soin de ne pas perturber les autres autour. Le son provoqué par la main entrechoquant les pierres dans le bol, ou celui d’une pierre frappant le goban, est également doux et apaisant.
Le plateau de couleur bois est parfait pour saisir le contraste entre pierres noires et blanches. La multitude qui petit à petit recouvre le goban sollicite de faire appel à son sens de l’observation afin de différencier les pierres connectées et les pierres en danger, menacées de capture. Il faut faire preuve de vigilance constante pour ne pas que nos yeux nous jouent des tours !
Enfin, positionner des pierres sur le plateau exige de les placer sur les intersections d’une grille. Il faut donc les orienter sur le support, mais également aux côtés de celles déjà présentes. La notion de proximité ou de distance devient importante, car elle détermine l’évolution de la partie, ainsi que les risques encourus et les enjeux poursuivis.
Vue, ouïe, toucher, orientation… Tout ces sens se développent par la pratique du Go.
Comme il n’y a rien sur le plateau au début de la partie, et qu’on ajoute des pierres au fur et à mesure, il est donc possible de jouer où l’on veut ! Cette palette de choix immense donne d’ailleurs au joueur des possibilités de combinaisons incroyables, et en fait le jeu le plus complexe qui soit. Ainsi, il est tout à fait possible de sortir des formes élaborées par les maîtres de Go durant des siècles et de suivre son instinct. Il n’y a en effet pas de véritable mauvais coup au Go, seulement des mauvaises formes ou erreurs de jugement sur l’orientation donnée. Et comme il est possible d’apprendre de ses erreurs, rien n’empêche de suivre les séquences classiques, tout en recherchant un coup innovant et original, capable de déstabiliser son adversaire et d’apporter un regard neuf sur le jeu.
Depuis l’apparition d’AlphaGo parmi les Intelligences Artificielles jouant au Go, la communauté des joueurs de Go a beaucoup appris des coups qu’il a pu jouer contre les meilleurs professionnels au monde. Certains étaient inédits, insolites, voire à l’opposé de ce qui était enseigné jusqu’alors.
Le Go est un jeu qui se renouvelle à l’infini : impossible de refaire deux fois la même partie !
Le Jeu de Go nous enseigne à ne pas chercher à tout prix une victoire totale et écrasante, et donc à valoriser le partenaire même en cas de défaite. Comme il suffit de gagner d’un point, une partie équilibrée démontre un sens du partage sur le plateau. De ce fait, perdre n’est pas un drame, mais une leçon à tirer de ses erreurs, afin d’être meilleur la fois d’après. Lorsque les deux joueurs ont conscience de la nécessité de rester modeste et humble, même en cas de victoire, alors le sentiment de défaite devient relatif : on ne se sent pas dévalorisé, mais bien au contraire, on souhaite gagner la partie suivante ! Et pour le cas où une partie se déroule avec un joueur beaucoup plus fort, il est possible d’obtenir un avantage : des pierres de handicap censées compensées la différence de niveau. Grâce à cela, le joueur plus expérimenté doit affronter un challenge, et le joueur plus faible peut profiter de ce handicap pour prendre l’avantage et gagner la partie avec confiance. A ce moment-là, il est possible de réduire le handicap afin de rééquilibrer le rapport de forces. Le Go est un jeu valorisant à tout point de vue permettant à chacun de révéler son potentiel.
Chaque pierre posée est une décision prise de manière irrévocable, influant sur le reste de la partie. Il n’est pas possible de reprendre une pierre jouée, à moins que l’adversaire ne l’autorise. De cette manière, on ne peut pas tourner en rond sur le plateau, ni bloquer la fin de la partie.
Cette notion de prise de décision amène le joueur à s’engager sur le plateau, et à assumer les conséquences de ses choix, notamment quand ceux-ci s’avèrent désavantageux à plus ou moins long terme. Mais heureusement, l’erreur est humaine, et faute avouée est à moitié pardonnée : il est possible de réparer ses erreurs ou de limiter les dégâts. Il peut ainsi relativiser un échec local pour se reconcentrer sur la victoire globale.
Le Go nous enseigne également à différencier l’urgent de l’important, mécanisme essentiel de la prise de décision.
Sur le plateau, le joueur doit prendre ses responsabilités.
La finalité étant de construire des territoires à deux, le Jeu de Go ne vise en aucun cas à la destruction de l’adversaire, mais simplement au partage de l’espace commun. Et c’est dans l’opposition de deux personnalités, deux styles de jeu différents, que des rapports de forces naissent et construisent le plateau. En plaçant ses pierres, on montre à l’autre ses choix, ses décisions, et l’on dévoile ses intentions, sa stratégie, qu’il faut alors contrecarrer. Comme il ne suffit que de gagner d’un point, l’évolution de la partie suit un processus gagnant-gagnant où la recherche de l’équilibre est primordial afin d’arriver à une entente cordiale.
Ce qui se passe sur le goban est révélateur de nos pensées intérieures, de nos craintes, de nos envies, et qu’il est facilement possible de montrer à son adversaire, qui est avant tout un interlocuteur. Et cela se concrétise à la fin de la partie par le commentaire des deux joueurs qui font un retour d’expérience sur les coups joués et un échange d’idées mutuel sur la stratégie de chacun. La communication est au coeur de la mécanique de jeu.
Le Go est un jeu de partage qui promeut le vivre ensemble.
En tant que jeu de stratégie, le Go demande de faire appel à sa matière grise pour prendre les devants, se sortir de situations embarrassantes, et remporter la victoire. Il est donc important de faire attention à chaque coup joué par soi-même et par l’adversaire, sans quoi, la précipitation peut mener au désastre. Bien prendre le temps de réfléchir à un coup permet de se questionner sur la décision à prendre, à évaluer les risques et enjeux, et en soupeser le pour et le contre. Il faut rester en alerte sur toute la durée de la partie, pour éviter des retournements de situation issu d’un relâchement de concentration.
Le Go propose de multiples subtilités, à la fois simples et complexes, qui donnent au joueur du grain à moudre afin de n’en retirer que le meilleur : la recherche du coup optimal. Tout comme la capture d’une pierre se fait en l’entourant au plus près pour en retirer chaque liberté, celle d’un groupe plus gros demande de s’en éloigner et d’utiliser des diversions rusées pour tromper l’adversaire.
Jouer au Go, c’est prendre le temps…
Empreint des valeurs asiatiques, le Jeu de Go fonde sa philosophie sur l’égalité des joueurs, même s’il existe des différences de niveau, de rang social ou d’origine. Pour y jouer, il faut obligatoirement un adversaire, qu’il n’est pas nécessaire d’écraser pour remporter la partie, mais simplement de devancer d’un point. Jouer pour forcer l’abandon, ou multiplier les coups bas afin de provoquer une erreur n’apporteront jamais de victoire satisfaisante et gratifiante.
Il est essentiel de se respecter, c’est-à-dire de s’accepter tel que l’on est, et de respecter son adversaire afin de jouer une partie sereine et exaltante. C’est en jouant avec modestie et égard pour l’autre joueur qu’une relation de confiance s’établit, et parvient à l’équilibre.
Jouer une partie en étant honnête avec soi-même, c’est gagner le respect de son adversaire.
En commençant une partie de Go, il faut avoir la volonté de gagner, et l’esprit combatif. En recherchant constamment le meilleur coup et à mener la partie, les premières conditions sont posées pour décrocher la victoire. Il est nécessaire d’entrer en compétition avec l’autre afin de connaître l’étendue de ses propres capacités, et de se donner à fond lorsque le score semble serré.
Au Go, il est toujours bon d’avoir un rival avec qui l’on peut jouer amicalement et férocement, pour mesurer ses progrès et grandir ensemble. Tels Hikaru et Akira dans la série animée “Hikaru no Go“.
On ne joue pas au Go pour perdre, mais pour dépasser ses propres limites.
Le Jeu de Go est originaire de Chine, a grandi au Japon, et s’est popularisé grâce à la Corée. Toute l’Asie de l’Est connaît le Go, qui s’est étendu dans le monde entier au cours du 20ème siècle. En découvrant ce jeu, il est presque impossible de passer à côté de la curiosité d’en savoir plus sur les pays asiatiques, qui sont également magnifiques et à l’immense patrimoine historique et culturel. S’il est possible de rencontrer des joueurs de Go d’origine asiatique, les joueurs Français sont eux-mêmes des portails vers l’Asie, que ce soit par les expériences de voyage, les mangas, les préférences culinaires… et j’en passe ! Le Go nous transporte dans un univers qui a ses racines en Asie.
Grâce au Go, il est possible d’avoir un aperçu des cultures asiatiques dans leur mode de communication. En effet, les plateaux sont composés d’une grille possédant des chiffres de 1 à 19 et des lettres de A à T (le i est enlevé pour ne pas confondre avec le 1), mais en Asie, ils sont représentés avec des chiffres chinois et japonais. En plus, c’est le lexique des termes de Go japonais qu’utilisent les joueurs occidentaux : il est facile de d’initier aux sonorités japonaises. D’ailleurs, “Go” vient de “Igo”, que l’on retrouve sous le mot “Weiqi” en Chine et “Baduk” en Corée.
Concernant le mode de pensée, le Go est un pur produit issu du processus de création des langues d’Asie de l’Est. En effet, ces pays utilisent des idéogrammes ayant chacun une signification et une sonorité qui leur sont propres, contrairement à l’alphabet latin qui regroupe des lettres pour construire un mot. Les personnes qui lisent un idéogramme doivent l’analyser dans son ensemble pour le comprendre et le prononcer, alors qu’il est possible de créer des mots sans aucun sens et avec une prononciation douteuse en utilisant n’importe quelle lettre de notre alphabet. Du coup, il est possible de développer une vision globale, comme au Go !
Les enfants qui apprennent la langue et l’écriture de Chine, du Japon ou de Corée développent des facilités pour le Jeu de Go.
Le Jeu de Go étant issu de la culture asiatique de l’Est, il transmet des valeurs, un mode de pensée et une vision très différentes de ce qui est enseigné dans le modèle occidental. Respect de l’autre, remise en question de soi, intérêt collectif supérieur, vision globale, anticipation à long-terme… sont des exemples de ce que nous avons l’habitude de mettre au second plan. Il est intéressant de faire la comparaison Jeu de Go/Jeu d’échecs pour s’en rendre compte.
Il peut donc être difficile pour certaines personnes d’appréhender, de comprendre et de voir la beauté du Jeu de Go, tout simplement parce qu’elles se confrontent à des éléments culturels opposés à ce qu’elles connaissent depuis leur enfance.
Jouer au Go est un moyen d’enrichir sa culture personnelle en s’inspirant des codes asiatiques.
Découvrir l’Asie orientale, apprendre à connaître ses différentes cultures, et prendre le meilleur de qu’elles peuvent nous apporter, tout cela fait partie de notre processus d’apprentissage et d’épanouissement personnel tout au long de la vie.
De même, entrer dans l’univers du Jeu de Go, c’est apprendre à connaître sa subtilité, sa finesse, sa communauté, et aller au-delà des idées reçues et fausses impressions.
Découvrir le Jeu de Go, c’est faire un pas vers la compréhension de sa forme véritable : un jeu simple et épuré.
Avec des règles universelles et simples qui n’ont pas changé depuis 4000 ans, le Jeu de Go s’est étendu géographiquement avec la mondialisation, et s’est développé dans d’autres domaines non ludiques. Il a pour ainsi dire, presque conquis le monde entier, et à présent, de nombreux occidentaux ont au moins déjà entendu parler du jeu.
Le développement des tournois nationaux attire des joueurs du monde entier – par exemple le Congrès européen de Go en attire plus de 1000 chaque année – et propose une mixité incroyable ! En dehors des stages, tournois et événements, il est également possible de jouer sur Internet, et de faire de belles rencontres autour d’une partie en ligne.
Le Go, ça fait voyager.
Le Jeu de Go a peut-être été inventé par des Dieux, des Dragons, des Empereurs… Il aurait d’abord été utilisé pour accomplir des rituels de divination, comme table de commandement militaire, ou bien comme outil pédagogique à destination des princes… Ses origines ne sont pas certaines, mais son lien avec le Taoïsme est réel et indéniable. Il emprunte le Noir et le Blanc comme symbole du monde en recherche de l’équilibre perpétuel, plus tard représenté par le fameux Taiji du Yin et du Yang, et toutes ses valeurs attachées à l’harmonie et au bien-être intérieurs et extérieurs. Lao Tseu nous enseigne à rechercher le bonheur toute notre vie en menant une existence sobre, modeste, équilibrée, saine, bienveillante, respectueuse, demandant ainsi une rigueur de tous les instants. L’esprit du Go reprend ces principes fondamentaux qui met l’Homme/le joueur au centre de son univers, et lui demande de toujours chercher à se dépasser pour devenir meilleur. Jouer au Go, c’est commencer une quête spirituelle vers le bonheur.
Si le jeu de Go possède de nombreuses symboliques dans son esprit et son corps, il a également une âme, issue de l’interaction entre les pierres. Les joueurs les rajoutent une à une sur le goban, comblant peu à peu le vide du plateau. Des formes apparaissent alors : il y en a des bonnes et des moins bonnes, des fortes et des faibles, des rapides et des lentes, des légères et des solides… Il y en a même qui portent le nom d’animaux !
Visuellement, le goban se construit grâce à l’agencement des pierres qui entourent des espaces vides pour en faire des territoires. Si l’objectif est de gagner d’au moins 1 point, l’essence du Go réside dans la capacité de deux joueurs de force égale à mener une partie équilibrée et harmonieuse. Il est donc important de regarder et écouter ses pierres, pour leur donner vie et les faire concourir à la construction du plateau de la manière la plus esthétique et la plus efficace possible. De plus, savoir connecter ses pierres pour les rendre plus fortes, et couper les pierres adverses pour les affaiblir est primordial pour assurer la stabilité de l’ensemble du goban.
L’âme du Go se révèle dans l’agencement harmonieux des pierres par les deux joueurs.
Tout comme les autres arts – cérémonie du thé, art floral, musique, calligraphie, jardin zen… – le Go obéit à une étiquette, c’est-à-dire un cérémonial qu’il est d’usage de respecter. Cela peut être dans le comportement du joueur ou sur le plateau… en voici quelques exemples :
- Respecter le silence pendant toute partie en cours.
- Saluer son adversaire au début “Bonne partie” et à la fin “Merci pour la partie”.
- Ne rien poser autre que des pierres sur le plateau.
- Prendre une pierre en main, c’est la jouer immédiatement.
- Un coup joué ne devrait pas être repris, sauf accord de l’autre joueur.
- Ne pas laisser ses doigts dans le bol de pierres.
- Jouer son premier coup à l’endroit le plus éloigné de soi (en haut à droite pour les droitiers, et inversement).
- Ne pas jouer de coups abusifs dans l’objectif de chercher l’erreur de son partenaire.
- Savoir abandonner lorsque l’écart est trop grand.
- Participer au commentaire de fin de partie.
Le Go est un jeu qui a ses règles de politesse.
On ne peut aller très loin sans défi à relever. Le Jeu de Go reflète parfaitement le développement d’une vie humaine, voire même d’une société toute entière ; après tout, “La vie est une partie de Go dont on a inutilement compliqué les règles.” Si nous regardons bien l’Histoire de l’humanité, c’est une succession de défis que l’Homme a su surmonter pour évoluer, et survivre mieux.
Au Go c’est très similaire : il est nécessaire d’avoir un autre esprit pour jouer, représentant les obstacles à notre survie sur le plateau. Mais le véritable défi, c’est de trouver les meilleurs coups, pour toujours s’améliorer soi-même en vue de surmonter son adversaire, puis le suivant qui sera peut-être plus ingénieux, puis celui d’après qui sera plus talentueux, et ainsi de suite… C’est grâce à cette compétition qu’il est possible d’avancer en tant que joueur, mais aussi de faire avancer le Go en lui-même. En effet, la stratégie du Go n’est pas restée statique pendant 4000 ans : elle a évolué grâce à la rivalité de joueurs exceptionnels et créatifs, et continue aujourd’hui avec les Intelligences Artificielles. Tout cela dans le but de profiter à l’ensemble de la communauté du Go.
Le Jeu de Go est un défi à relever pour s’améliorer tout au long de sa vie.
Le Go est un outil de communication : il révèle peut-être plus de choses sur nous pendant une partie que lors d’une discussion. Nos attitudes, nos gestes, nos soupirs, nos regards, nos coups joués… tout en nous s’ouvre pour entamer une conversation non verbale avec le partenaire de jeu. Et c’est en fin de partie, lors du commentaire avec l’adversaire, que l’on peut commencer à réaliser nos erreurs, nos imperfections, nos ambitions, notre caractère. En effet, le style de jeu est un miroir de notre manière de réfléchir, d’agir et de réagir, et chacun, au cours de sa vie de joueur de Go, peut développer un style qui lui est propre et qui lui ressemble.
Et c’est avec l’aide de son partenaire que l’on peut pointer du doigt certains éléments qui nous bloquent, dont on avait pas conscience, et que l’on peut alors corriger et améliorer. Cette remise en question du soi et de ses capacités est la première étape pour se sentir grandir, et aller plus loin. Chaque partie jouée est un pas de plus vers une meilleure connaissance de soi-même.
Jouer au Go, c’est découvrir qui on est vraiment, pour mieux avancer.